Projeter 101

Par Mélodie Foulem

Si tu fais de l’improvisation, il est très rare que tu ne connaisses pas la phrase « parle plus fort ». Parfois, lorsque nous l’entendons pendant une improvisation, cela nous prend par surprise et nous perdons le rythme. Fondamentalement, projeter a pour définition de jeter loin en avant. Tu veux que les gens t’entendent jusqu’au fond de la salle. Imagine ta voix comme une flèche. La pointe devrait atteindre le mur en face de toi. Tu veux projeter cette flèche jusqu’au fond de la salle, sans te faire mal, bien sûr. Il est normal que tout le monde n’ait pas une voix forte de nature, mais si tu veux t’améliorer, pas de stress! C’est quelque chose que tu peux pratiquer. Il y a un article sur le blogue qui en parle. De plus, de nombreux articles et vidéos à ce sujet sont disponibles en ligne. Je les recommande fortement.

Cela étant dit, il y a des généralités qu’il faut prendre en compte avant d’utiliser sa voix sans micro.

1. Le milieu où se déroule l’improvisation est très important. Un auditorium avec des murs élevés et qui peut contenir 500 personnes est différent d’une salle qui peut n’en contenir que 50. Ainsi, il faut tenir compte de la salle dans laquelle on joue. Tu veux que le public te comprenne et que tu ne leur fasses pas saigner des oreilles. Souvent, ce n’est pas une question à laquelle on pense avant de jouer, mais il faudrait s’en souvenir, surtout si c’est un endroit où tu n’as pas joué auparavant.

2. PREND SOINS DE TA VOIX. Le « warm-up » avant un match devrait comporter autant des exercices pour le corps que pour la voix. Ainsi, si ce n’est pas déjà une partie de ta routine, pourquoi ne pas faire un petit exercice vocal? Après tout, c’est un de nos outils les plus utiles. La dernière chose qu’on veut est de se blesser.

3. Quand un moment demande du chuchotement, souvent l’instinct est de, eh bien, chuchoter. Cependant, la majorité du temps, on n’entend pas ce que tu dis. Ce que je dis à mes jeunes est que si tu ne peux pas faire une voix assez forte en chuchotant (ou une voix qui ressemble à chuchoter), place ta main près de ta bouche comme si tu chuchotais. Normalement, le public comprend le geste même si tu parles normalement.

Malgré l’expérience, un improvisateur expérimenté peut, lui aussi, sans s’en rendre compte, retomber dans sa voix habituelle. Même si tu as une voix forte, il faut se rappeler qu’il y a des gens assis à l’arrière de la salle. J’en suis également victime, parfois, mais il faut tenir cela à cœur pour le bien du spectacle.

Je tiens beaucoup aux spectateurs. Premièrement, ils sont venus soutenir notre art, quelle que soit leur raison. Deuxièmement, ils viennent vivre une expérience et assister à un spectacle. On veut donc qu’ils comprennent pleinement ce qui se passe. Nouveaux à l’expérience ou des habitués, qu’il s’agisse d’un bon ou d’un mauvais match, on veut qu’ils s’amusent et qu’ils aient envie de revenir. La perspective de ceux qui regardent lorsque que le volume est trop bas est : « Qu’est-ce qui se passe? » Souvent, les personnes sur scène ont compris et l’improvisation se poursuit, mais le public, lui, essaie de déchiffrer ce qui se passe et de faire ses propres liens. Ce n’est pas l’expérience qu’on veut lui donner.

En fin de compte, projeter sa voix n’est pas super complexe et on sait qu’il faut le faire. Cependant, il est bien de s’en rappeler de temps en temps. Je souhaite que cet article vous aide à moins souvent entendre, dorénavant, l’injonction « parle plus fort ».

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