Par Andréanne Basque
Dehors, les feuilles commencent à devenir rouge. Même si on ne se sent pas prêts pour le froid, la température descend tranquillement, et bientôt on va devoir ranger nos sandales et sortir nos manteaux. Toutes les feuilles vont tomber des arbres, et le paysage va devenir gris. Alors, on aura l’impression qu’il va rester comme ça pour toujours.
Dans le développement d’un joueur aussi, il y a des saisons. On commence avec le printemps, quand il y a quelque chose qui débloque. Tout d’un coup, une compétence se développe, et un défi qui nous retenait vers l’arrière n’en est plus un. Alors, tout d’un coup, le niveau de jeu du joueur affecté fait un bond vers l’avant. Le soleil brille, les oiseaux chantent, tout va bien! C’est l’été!
Mais éventuellement, l’automne rattrape l’été. Le joueur commence à avoir des mauvaises parties, ou du moins, des parties moins bonnes que pendant l’été. De nouveau, quelque chose bloque. Les feuilles tombent. Vite, l’automne cède sa place à l’hiver. Le joueur se dit qu’il n’est bon à rien, qu’il est vraiment poche, qu’il devrait peut-être arrêter de jouer pour un bout?
Et puis, la neige commence à fondre. Le joueur identifie le problème, s’y attaque. Il y a de l’espoir, il commence même à voir des ronds de gazon au milieu des flaques d’eau. Puis, le déclic tant attendu se montre le bout du nez, et les bourgeons deviennent des fleurs. Et c’est reparti pour un tour!
Dans la carrière d’un joueur d’impro, ce cycle se répète à l’infini. Chaque plateau atteint, chaque hiver, permet de revenir plus fort avec la renaissance du printemps. Ce sont ces cycles qui permettent aux joueurs de progresser dans leur exécution, dans leur compréhension du jeu.
C’est sûr qu’au milieu de l’hiver métaphorique du jeu, c’est facile d’avoir envie de laisser tomber. Mais quand le soleil reviendra et que le jeu reprendra son envol, cela vaudra la chandelle!
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