Lâche pas la patate!

Par Diane Laforest

Vous êtes un improvisateur? Ça fait longtemps que vous jouez de l’impro? Vous adorez en faire? Vous en mangeriez au déjeuner?

Vous avez répondu oui à toutes ces questions, mais vous n’avez jamais reçu de prix de reconnaissance, ni même d’étoile du match? Alors je vous dis de tout cœur : « Lâche pas la patate! »

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Tout d’abord, laissez-moi vous raconter brièvement mon parcours d’improvisatrice. En 9e année, Justin Guitard, mon entraîneur, m’a choisie pour faire partie de l’équipe d’impro de l’École l’Odyssée. J’étais tellement contente et soulagée d’apprendre cette nouvelle parce qu’il y avait quand même pas mal de monde qui voulait en faire partie cette année-là et j’avais peur de ne pas être à la hauteur. Mais disons que ma 9e année n’a pas été très mémorable. Je n’entrais pas dans beaucoup d’impros à la LISSE, je récoltais des statismes dans la plupart de celles-ci et j’étais très nerveuse. Aux tournois, le scénario était pas mal le même : je jouais dans une partie sur trois, j’entrais dans une seule impro par match et de plus, je la perdais souvent. Bref, je n’étais vraiment pas une joueuse étoile.

Puis, l’année suivante ainsi que celle d’après, je me suis considérablement améliorée, sans toutefois gagner de prix de reconnaissance, ni d’étoiles, que ce soit à la LISSE ou aux tournois. Ce progrès m’a permis de gagner de la confiance en moi ainsi qu’en mes capacités d’improvisatrice. Cette amélioration m’a aussi fait aimer encore plus l’impro, ce qui a fait en sorte que je jouais pour le plaisir et non pas dans le seul but de remporter les impros ou les parties.

Cependant, cette année, ma dernière année au sein de l’équipe de mon école, j’ai commencé à gagner des étoiles lors des matchs de la LISSE. En ce moment, je suis sur une belle lancée. Je ne veux pas me vanter, mais je suis tout de même fière d’avoir récolté trois étoiles (deux premières et une deuxième) en trois parties. (Maintenant que je l’ai écrit dans cet article, ça va probablement me « jinxer » et ma lancée s’arrêtera là, mais ce n’est pas grave.)

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Finalement, je tiens tout simplement à vous rappeler que l’impro, c’est subjectif. Vous pouvez être un(e) excellent(e) joueur/joueuse, mais il se peut que le public ne vous trouve pas de son goût. De plus, ce public vote pour l’impro qu’il a apprécié le plus, mais ça ne veut pas nécessairement dire que cette impro était la meilleure de votre point de vue, d’un point de vue technique, etc.

Somme toute, je dis à tous les improvisateurs et à toutes et improvisatrices de la province de ne jamais se décourager. Si vous ne vous trouvez pas bon ou bonne, rappelez-vous toujours que ça veut dire que vous ne pouvez que vous améliorer!

Vous voulez écrire un article? Communiquez avec Isabel Goguen à improvisationnb@gmail.com!

3 commentaires

  1. Wow, quel beau article, j’ai bien aimé!

    Le monde remarquent toujours les petits joueurs comiques, qui rentrent dans beaucoup d’impros, qui lancent des punchs et font rire le monde. Ce sont généralement ceux qui reçoivent les étoiles à la fin du match, et je me compte parmi eux. Mais, pour avoir une bonne équipe, il faut plusieurs sortes d’improvisateurs. C’est comme une équipe de hockey, si elle est composée entièrement de franc-tireurs, il n’y a personne pour leur passer la rondelle. Dans une équipe d’impro, il faut des petits comiques pour puncher, il faut des joueurs verbo-moteurs pour bâtir les impros, il faut des plombiers versatiles qui peuvent se débrouiller dans n’importe quelle impro, etc.

    Plusieurs joueurs (et j’y m’inclus) essayent de devenir des petits comiques, tandis qu’il y a tant d’autres rôles d’improvisateurs qui sont laissés de coté. Je ne peux pas les blâmer. Nous, les petits comiques, on reçoit les étoiles, les compliments, les prix de fin de tournois… Bref, l’attention. Pourtant, un match d’impro composé entièrement de « puncheurs » ça vire à la marde dans un rien de temps. Nous dépendons énormément sur les autres types de joueurs, pourtant on ne les reconnait pas autant. J’aimerais qu’on commence à leur donner plus d’étoiles, de prix, etc.

    • Merci beaucoup François!

      C’est vrai ce que tu dis. Ta comparaison avec le hockey est très appropriée. La plupart du temps, je me considère comme étant une joueuse verbo-moteur qui construit les impros. Quoique parfois je fais ma petite comique en lançant quelques punchs ici et là.

      Je pense que j’essaye de plus en plus d’être polyvalente en étant des fois une joueuse verbo-moteur, une petite comique ou une plombière. C’est peut-être pour ça que j’ai commencé à gagner quelques étoiles.

      J’ai très hâté au tournoi de qualification qui aura lieu à votre école le mois prochain!

      • Bon astuce que tous les joueurs pourraient prendre en note. Si on est confortable dans un certain rôle, il faut de temps en temps sortir de cette zone de confort et se pousser comme joueur. Si on est verbo-moteur, se lancer dans les mimées, si on est physique, tenter un personnage loquace. Toujours soutien? C’est le temps de motoriser quelques impros. Toujours moteur? De passer une pleine période comme 3e joueur. Et ainsi de suite. C’est incroyable ce qu’on apprend du jeu et de soi-même en faisant ça. Bravo Diane.

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